tyrphon a écrit:Un petit mot quand même... Je n'ai pas dit que les valeurs de respect, moralité, charité etc. avaient été inventées par le christianisme. Mais elles s'appliquaient à de petits groupes d'"hommes libres", qui ne se privaient pas d'avoir des esclaves en toute bonne conscience.
Les esclaves étaient des prisonniers en Grece et de plus rétribués. C'est un peu comme la faribole qui consiste à dire que les esclaves israélites bâtissaient des pyramides en Egypte, théorie joliment démontée par C de Noblecourt. Ne jamais mettre en parallèle l'esclavage antique et la traite des noirs du commerce triangulaire.
Le christianisme a propagé l'idée d'égalité (devant Dieu, pas devant la loi, ne rêvons pas!) de tous les êtres humains. Cette idée a fait son succès initial... et elle a ensuite dépassé ses auteurs.
Non, ce qui a fait le succés premier du christianisme, c'est le concept de paradis. Tout être vivant ayant peur de la mort, la promesse d'un paradis après la mort était une promesse alléchante. On a même corrompu le Shivaisme en Inde au profit du Boudhisme. Le concept d'égalité dans un monde de castes avec des hiérarchies héréditaires à peu de valeur.
Par ailleurs, comme dit Rockandrail le christianisme a permis (involontairement?) l'introduction du doute dans la foi -peut-être en laissant émerger l'individu- et tout ce qui s'en est ensuivi.
Oui, l'individualisme, mort programmée de toute civilisation au profit d'une société.
Il reste un fait: C'est dans cette société chrétienne que l'évolution vers la laïcité et l'égalité des droits, que la majorité d'entre nous semble approuver, s'est produite et je ne vois pas tellement mieux ailleurs. Alors, je ne me sens pas le goût de cracher dans la soupe. Nous sommes modelés par notre passé, bon ou moins bon, et il faut essayer d'aller de l'avant en conservant les acquis.
Le christianisme s'étant contenté de piller les rites, les lieux et les idées païennes, je ne me vois pas en train de cracher dans la soupe quand je déclare que l'homme n'est pas plus libre qu'avant, seule la couleur de la chaine change, et que cette religion révélée toute comme les autres, est un poison de l'humanité. On m'a longtemps chanté les louanges du "temps des cathédrales" mais quand j'en visite une, je sens le paganisme présent à chaque sculpture. Svastika grecque, sangliers, trolls et autres figures des mythologies européennes garnissent nos plus beaux édifices. La conception même de l'ogive ( symbolique des voutes forestières ), de l'autel ( pierre sacré autrefois), de la rosace au sud éclairant le christ le 21 juin ( solstice d'été) et pour finir, le visage (européen) du galiléen entouré du rayonnement solaire ( Apollon ), non vraiment, je ne vois pas ce qu'à pu inventer le monothéisme, sinon le meurtre de grâce divine, l'hypocrisie, le dogme et la souffrance par masochisme.
J'ai beau chercher, j'ai du mal.
Encore un mot: je peux témoigner que c'est un prêtre, en éducation religieuse, qui m'a le premier pointé toutes les incohérences du Nouveau testament et fait comprendre qu'il ne fallait pas s'attacher à la lettre des Ecritures. Même si je suis devenu pour le moins agnostique, je lui suis toujours reconnaissant d'avoir contribué à faire de moi un homme à peu près libre. Je ne peux donc pas voir tout le clergé comme un ensemble de politiciens ou des garde-chiourme, même si j'ai perdu à peu près toutes mes illusions sur l'institution.
On a jamais dit que les pretres étaient tous des cons et des salauds, mais ou se trouve la cohérence alors.
En épousant une idéologie, on épouse son passé, son présent et son futur. Personne et aucun chrétien ne peut, à mes yeux, être innocent des massacres passés.
Et pour une parfaite cohérence, je dirais que les autres religions ne valent guère mieux, le deutéronome chez les Juifs et la haine dans l'islam. Mais je ne suis pas un spécialiste des choses théologiques d'orient.
Pour finir je dirais qu'un homme plein et entier est un homme libre. Libre de se mouvoir, de penser, d'agir et d'être généreux. Pour ma part, je n'ai jamais été libre, je ne peux presque plus penser et je n'ai plus les moyens d'être généreux. C'est cynique mais c'est un fait.