Papou89 a écrit:Oui, mais quand j'habitais à Lyon et qu'il me fallait monter à Paris 1 ou 2 fois par semaine, j'étais bien content de le trouver !
C'est un moyen moderne de transport, pour moi c'est pas un TRAIN
Je suis entièrement d'accord avec toi sur ces deux considérations.
Il se trouve que j'ai fait aussi le trajet Orléans-Paris, tous les jours dans les années 70. Une heure de train matin et soir c'était presque agréable puisque ce sas permettait la lecture de la presse quotidienne ou un travail sur dossier ce que le métro ne permet pas. Et nous étions au moins 50 à faire ce trajet chaque jour.
Dans les trains de nuit que nous prenions le matin, j'ai aussi rencontré plusieurs personnes qui faisaient Bourges-Paris tous les jours et là c'était un sacerdoce de 4 h de train par jour. Aujourd'hui, grâce au TGV on peut venir tous les jours de Lille, Reims, Tours ou Le Mans sans problème (enfin, les jours où il n'y a pas de problème !) et de temps en temps de Lyon, Marseille, Rennes, Nantes, Bruxelles ou Strasbourg.
Autrement dit, le TGV a accru l'aire d'influence de Paris jusqu'à 2 heures de TGV et est véritablement non pas un outil d'aménagement du territoire mais de "déménagement" du territoire. Les régions limitrophes de la région IdF ont donc raison de se faire du souci car le TGV les ignore alors que le "train" d'autrefois les avaient enrichies. Et il est compréhensible que les régions plus lointaines Bretagne, Aquitaine, Limousin, Auvergne, etc. disent que leur tour de s'enrichir au contact de l'IdF est arrivé.
Voila pourquoi il faut maintenir les deux moyens de transport sur un pied d'égalité en limitant le rôle du TGV à celui d'un moyen de transport rapide d'un point centralisateur du territoire à un autre point desservant lui-même une étoile ferroviaire et cesser de penser "le" réseau ferroviaire comme uniquement centré sur Paris. Une LGV Paris-Nice n'a pas de sens, mais une LGV Marseille-Nice peut en avoir un, de même qu'une LGV Bordeaux-Toulouse ou Toulouse-Barcelone....
Il faut s’imprégner de l'idée qu'il y a autant de réseaux ferroviaires que de capitales régionales dignes de ce nom mais que ces capitales régionales n'existent que si leur propre étoile ferroviaire est en état de fonctionner.
C'est bien ce que fait le gestionnaire d'infrastructure en doublant (en 5 ans) le crédit réservé aux travaux de renouvellement des voies classiques et ouvrages d'art, et en jetant aux orties le modèle unique de travaux (toutes les routes ne sont pas des autoroutes !) pour réaliser les seuls travaux dont la ligne considérée aura besoin pour assurer ses trafics actuels et éventuellement les développer. Ce n'est pas télégénique et cela se fait en silence !
En l’occurrence le prolongement Le Mans-Rennes a été voulu par les bretons qui ont aussi obtenu le développement de leurs lignes classiques Rennes-Brest et Rennes-Quimper avec relèvement des vitesses à plus de 200 km/h. Ils ont payé pour cela et paieront encore 1/3 du coût total de la LGV pour mettre Brest et Quimper à 3 h de Paris et à 1 h 30 de leur capitale régionale Rennes, elle-même à 1h 30 de Paris. Ce projet est donc beaucoup plus global qu'un simple prolongement Le Mans-Rennes et c'est pour cela que je lui trouve du sens.
Cordialement. JLS