Nous rentrons là d’éventuels projets plus couteux. Ils peuvent cependant se justifier dans le cadre d’évolutions dans la demande de transport justifiant leur reprise. Les trois qui viennent à l’esprit, sachant que le 2ème passe obligatoirement par la réalisation du premier sont :
- l’électrification des deux lignes principales du QNET, Toulouse-Albi-Rodez et Toulouse-Mazamet-Castres : elle est justifiée par le trafic actuel. Elle permettrait une densification de la desserte de la « moyenne et grande couronne » de la métropole Toulousaine (dessertes Toulouse-Lavaur et Toulouse-Gaillac), l’amélioration des performances pour les dessertes intervilles et interrégionales, les automoteurs bimodes à destination de Figeac et Aurillac bénéficiant de l’électrification sur la section la plus performante de leur parcours, et enfin elle permettrait de s’affranchir des carburants fossiles.
- la mise en place d’une desserte interurbaine de Toulouse avec des lignes médianes symétriques, évitant de surcharger la gare de Matabiau, type Montastruc – Lequevin et Saint-Sulpice – Muret. Cela impliquerait la création de nouveaux points d’arrêt notamment entre Toulouse et Montrabé avec création d’un pôle d’échange multimodal au niveau de la clinique de l’Union entre la ligne A du méto, prolongée depuis Balma-Gramont, le TER et des parkings de dissuasion directement raccordés à l’A68, évitant l’entrée sur la tristement célèbre rocade Toulousaine. Une telle desserte ne peut se concevoir qu’avec une ligne électrifiée (notamment pour les performances d’accélération) et totalement à double voie.
- enfin, ces deux tunnels étant inscrits dans des courbes qui sont parmi les plus serrées du parcours, il parait intéressant d’essayer d’améliorer corrélativement le tracé dans cette zone. L’idée serait de ne pas descendre en dessous des 140 km/h autorisé sur les zones les plus sinueuses. Le V200 étant envisageable sur les meilleurs tronçons notamment de Roquesérière à Tessonières, permettant d’améliorer notablement les relations intervilles et d’arriver à tenir le Toulouse-Rodez en 1 h 30, indispensable pour être concurrentiel par rapport à l’A68 / RN88 sur ce parcours.
Mais notons aussi deux points importants :
- pour importantes qu’elles soient, ces opérations certes spectaculaires ne seraient rien à côté de nombreuses réalisations routières et notamment dans la région ou alentours les tronçons parfois spectaculaires et gratuits des autoroutes A20 et A75.
Tout est en effet est une question de priorités : l’on est souvent ébahi devant l’importance des travaux de génie civil réalisés au 19ème siècle avec des moyens qui nous paraissent dérisoires aujourd’hui. En soit la réalisation d’un tunnel avec une coque entièrement bétonnée tels qu’on les conçoit de nos jours ne pose plus vraiment de problème. - les deux tunnels concernés sont situés dans des terrains alluviaux peu stables et sujets aux infiltrations ; le coté nord du tunnel de Campmas est situé dans des couches de Molasse ainsi que l’intégralité de celui de Seilhan (source : site du BRGM – Visualisateur Info Terre). Ils ont déjà fait l’objet d’interventions lourdes dans les années passées. Leur nécessaire mise au gabarit pour une électrification qui finira par s’imposer ne sera pas chose facile. Il y des occasions où il faut savoir faire le choix de dépenser un peu plus mais de trouver des solutions pérennes et génératrice d’économie à terme. Il est bien évident que des tunnels neufs aux normes modernes, protégés par leur épaisse carapace de béton auraient des budgets d’entretien bien plus faible que les tunnels actuels.
Même sans électrification rien ne garantit qu’il n’y aura pas nécessité d’interventions lourdes dans les dix ou vingt années à venir.
Pour illustrer, je me suis donc amusé avec le stylet et les outils de dessin, à essayer d’anticiper ce que pourrait donner le percement de deux nouveaux tunnels et comment ils pourraient s’intégrer au tracé. L’hypothèse de base est d’essayer de rectifier le tracé. Grâce aux cartes IGN du Géoportail avec une équidistante des courbes de niveaux de 5 m permet de se repérer et de disposer les portails au même niveau que les portails actuels. Ces nouveaux tunnels seraient évidement plus long que les tunnels actuels : ceux-ci pourraient servir, grâce à des rameaux de communication, de galerie d’évacuation. Il s’agit bien sûr de simples hypothèses, que les outils disponibles de nos jours rendent visualisables.
Du fait des caractéristiques du tracé actuel la reprise des courbes, permise en acceptant des tunnels plus long, semble permettre de relever la vitesse minimale entre Montrabé et la sortie du tunnel de Seilhan à 140 km/h. Mieux, si l’on arrive à accorder le 160 dès la sortie de la gare de Montastruc et 170, voire 180, du passage supérieur de la route de Roquesérière à la gare de Roquesérière, la montée en vitesse pour taquiner le 200 km/h jusqu’à Saint-Sulpice en serait facilitée. Même sans cette option du V200, transiter vers le 160 en partant de 140 serait évidemment plus efficient pour profiter de la rectitude du tronçon Roquesérière - Saint-Sulpice
Tunnel de Campmas
C’est, à priori, le plus facile à traiter car il est situé dans une zone restée totalement rurale et que son positionnement au centre d’un « S » décrit par le tracé actuel, facilite la rectification des courbes.
Le tracé dessiné ci-dessus conduit, quand même, à une longueur d’environ 1 720 m (vive les outils du Géoportail) pour 902 m actuellement.
Tunnel de Seilhan
Il est plus compliqué à traiter car la tête du tunnel commence dès la sortie de la gare de Montastruc dans un environnement urbain, même si celui est de type pavillonnaire peu dense. D’autre part sa situation en courbe serrée oblige, pour en augmenter le rayon à un tracé, plus long pour rejoindre la plateforme existante, imposant de déplacer le pont route emprunté par la route de Roquesérière. Cela nous conduit à un tunnel d’une longueur d’environ 1 450 m contre 644 m actuellement.
Alors utopique ? Peut-être dans le contexte actuel, beaucoup moins si le nécessité d’assurer une desserte périurbaine du « Grand Toulouse » s’affirme à l’avenir.
A suivre ...
Pierre