Bonjour,
1981 est aussi l’année de la mise en service du TGV PSE. Malgré tout, on peut dire que l’entrée en scène d’un tel programme innovant est réussie. Dès le début de 1982, le Directeur Général (Jean Dupuy) ne veut plus de ce TGV qui marche bien, mais qui vibre. Alors, la rame PSE 10, celle des précédents essais, nous est à nouveau affectée pour une nouvelle campagne d’essais avec pour objectif de rendre enfin ces TGV confortables. Nous étions deux dessinateurs : mon collègue (Fabrice Paillat) aux bogies et moi aux caisses, appuyés par les experts des différents organes constitutifs des assemblages. A ce stade, nous ne travaillons que sur les bogies porteurs articulés, les bogies moteurs des remorques extrêmes restant sur suspension métallique, qui n’est d’ailleurs, pour l’instant, pas la plus mauvaise. Durant 18 mois, nous travaillons de concert à concevoir, à dessiner, à suivre la fabrication, le montage et les essais en ligne. Tout ceci dans une réelle osmose car nous nous entendons à merveille, nos relations professionnelles étant d’autant facilitées que nous habitons à 500 m l’un de l’autre et qu’à nos moments perdus nous pratiquons l’aéromodélisme. Ce sont les ateliers de Bischheim qui confectionnent et montent les assemblages. Je dirais que nous avions un budget sans compter : il fallait que ça marche, quel qu’en soit le prix ! A la fin, les comptes ont tout de même été faits : le prix d’une rame TGV* ! Une fois le but atteint, François Lacôte (surement le plus technicien de tous les grands ingénieurs que j’aie pu côtoyer) souhaite adapter aussi une suspension pneumatique aux bogies extrêmes : ce ne peut qu’être meilleur pour le TGV PSE, mais aussi, il a en poche une solution pour les bogies extrêmes du futur TGV A.
* ce chiffre brut peut sembler élevé : mais ramené à quelques 700 TGV circulant dans le monde, ce n’est vraiment pas grand-chose.
Puis, une fois cette suspension mise au point, nous constituerons une équipe bien plus étoffée pour réaliser tous les dessins d’ensemble et de détails pour ce que nous appelions "l’industrialisation de la suspension". Bien que nos montages d’essais respectaient les règles de l’art de la construction ferroviaire, il est bien évident que nos solutions n’étaient pas toujours "industrielles". Nous avons constitué une équipe de cinq dessinateurs pour les parties caisses (toutes remorques confondues) et trois dessinateurs pour les bogies. Les dessins ont été remis aux ateliers de Bischheim qui ont approvisionné et réalisé toutes les pièces pour entamer la "noria" de remplacement des suspensions du parc TGV PSE : une étude et une réalisation à part entière à mettre au crédit de la SNCF.
Le dernier vendredi du mois d’octobre 1983, François Lacôte est venu faire une dernière revue de projet à ma planche : le lundi suivant, je changeais de Département pour aller aux "relations publiques – assistance technique" pour suivre trois mois de formation en vue du remplacement de Jacques Beffara, appelé à partir en retraite le 1er mars 1984. Une nouvelle vie professionnelle allait débuter dans un poste que j’avais lorgné depuis un certain temps déjà….
Toujours dans le bâtiment du 15 rue Traversière, bien évidemment je resterai en contact avec bon de mes anciens collègues, mais trop rapidement privé de mon « pote » Fabrice, emporté le temps d’un soupir par une saloperie de leucémie.
Je suis attentif à la conversation de deux Michel : le barbu, c’est le peintre-illustrateur Lamarche, le plus grand de coté, c’est Doerr, le fondateur du musée de Mulhouse.
Avec un autre Michel : là, c’est Chevalet qui est attentif à mes explications sur le TGV pendulaire. Manque une photo avec un autre Michel (ici célèbre) mais il est déjà descendu de son rapide.
Nous sommes en gare de Paris-Austerlitz où une marche de démonstration pour la presse avait été organisée dans le cadre du projet POLT (Paris-Orléans-Limoges-Toulouse). Marche effectuée à bord d'un ETR des FS (460 ou 470, je n'en sais rien).
A+
UTKR