Voilà, sans me casser le dos...
Mais il n'y avait pas tant de trucs lourds et chers que ça. C'est plutôt l'image permanente d'une déchéance étalée dans le temps (depuis la guerre de 14 en gros) qui m'a cassé le moral ; imaginez un très gros mas provençal situé à 10 minutes à pieds du centre d'une petite ville réputée du sud-est, avec un demi hectare de terrain autour, en train de partir en ruine par radinerie de ses proprios... Toiture à fuites, planchers incertains, cumul de matériels, meubles, objets, revues, linge... couverts d'une poussière cinquantenaire, laissés à l'abandon des gouttières, au plaisir des rats et des souris. Une bâtisse qui ferait crisecardiaquer un agent immobilier perdant peu à peu son crépi, des volets que l'on n'ouvre de peur de les voir partir en cascade vers le bas, des plafonds auréolés de bruns par l'humidité, des granges dont on pourrait faire de beaux espaces reléguées à la fonction de dépotoir à foin, tondeuses usées, chaises mangées aux vers, piquets de vignes et mille autres objets méconnaissables.des ateliers remplis d'outils mais mal protégés de dizaines d'années de fientes de pigens qui ont proliférés et souillés ce qui se trouvait en dessous. Bref, le sentiment d'un gaspillage éhonté au prétexte que "on ne jette rien" mais ici complété par "vaux mieux que ça pourrisse que de resservir".

Espère, pauvre fou, que les chaînes de la justice te saisissent avant que le glaive de ma vengeance ne te trouve.